AU COMMENCEMENT
On est au commencement de la création du monde, et c'est la lumière qui est créée d'abord. Tout ce récit est mené dans le climat du fabuleux, de l'int
On est au commencement de la création du monde, et c'est la lumière qui est créée d'abord. Tout ce récit est mené dans le climat du fabuleux, de l'intimité entre le sacré et le divin, où il n'y a pas encore le religieux, mais le pacte de la vie entre le principe de la vie et les créatures. Où commence le jeu des meurtres et des tromperies qui fait que cette histoire humaine semble tout sauf sainte, à voir les trafics de certains, d'où ressortent des personnages qui demeurent des paraboles vivantes. Ce texte est une marche dans une forêt enchantée, où rien ni personne n'est ordinaire. Donc le langage non plus n'est pas ce qu'on appelle ordinaire. On y constatera quelques changements par rapport aux autres traductions, qui suivent un autre principe. Des notes cherchent à faire partager l'atelier du poème, et du traduire. Ce ne sont pas ici les faits divers de votre journal quotidien, c'est pourquoi ce n'est pas davantage du langage courant. Ce texte fait entendre le légendaire, le poème dont nous sommes faits. Dans la prose de notre monde. Il y résonne une sorte de continu du rythme, syntaxe, prosodie qui transcende toutes les exégèses, ces réductions à du sens, ou à des origines. C'est cette rumeur, le goût en bouche du texte que j'ai voulu rendre à l'écoute. Décapée de toutes les couches qui recouvraient son hébraïsme, son ta`am, mot hébreu qui dit son goût et son rythme. Et ce n'est qu'un commencement.