L'écrivain de langue hébraïque Amos Oz, né en 1939 dans
la Palestine du Mandat britanique et devenu israélien à
neuf ans, est héritier à la fois des affres de la diaspora d'Europe
de l'Est par sa famille et de l'idéologie des Pères Fondateurs
du sionisme. Acteur critique de la vie politique de
son pays, il intervient dans les médias sur le conflit israélo-arabe.
Pour son oeuvre et pour son engagement en faveur de la
paix, il a reçu de nombreux prix en Israël, en Europe et aux
USA.
Cet essai montre que le roman d'Israël qu'Amos Oz édifie
est l'inscription de sa propre biographie, exemplaire d'une
génération, et qu'il échoue à intégrer l'Israël de l'immigration
sépharade et des évolutions démographiques et culturelles
plus récentes. A travers des narrations emplies de compassion,
l'écriture ozienne demeure politique, le mythe sioniste
est déconstruit et à la fois préservé dans la nostalgie. L'écrivain
s'y livre à un implacable portrait du kibboutz et de la
gauche et à l'analyse des mots et des clichés qui attisent les
tensions communautaires. De l'étude des romans se dessine
un Israël ozien indéfectiblement originé à l'idéal sioniste
socialiste, dont les thèmes et les images sont au fondement
de l'identité et de la culture israéliennes.
Date de parution
22/11/2005