Pour l'immense majorité des Français, spectateurs engagés ou témoins passifs,
victimes désignées ou collaborateurs serviles, ces «années noires» se sont nourries de
coups de tonnerre ou de propos de buvettes, de messages entendus à la radio anglaise
ou de tracts diffusés par les réseaux clandestins, de décisions qui changeaient le cours
de leur vie quotidienne ou qui les obligeaient à des engagements majeurs.
Les dates ici relevées sont toutes les manchettes probables de ce qui aurait pu être
le journal idéal des faits qui se sont déroulés en France de 1939 à 1945. Celles que nous
avons choisies - 100 pour être précis - sont corrélées entre elles de manière à faire sens
et à être comprises des lecteurs d'aujourd'hui grâce aux explications de l'historien.
De la profonde incertitude qui constitue la trame de cette histoire se dégage en effet
une idée forte : les Français ont intégré dans leurs comportements l'évolution d'une
longue guerre mondiale. Certes, de septembre 1939 à mai 1945, la plupart des Français
se sont surtout intéressés au prix du beurre ou du kilo de porc abattu par les bouchers
clandestins. Certes, la plupart des Français ont été maréchalistes avant d'être gaullistes.
Reste qu'en histoire «longue», ils n'ont guère trouvé d'excuses à ceux qui, peu
nombreux, choisissaient de parader sous le signe de la croix gammée.
Illustration
illustrations en noir et en couleur, cartes
Date de parution
16/9/2004