Trente ans après la traduction de La France de Vichy (1973), une
vingtaine d'historiens rendent hommage à Robert O. Paxton. Cet universitaire
américain, de son regard à la fois étranger et distant, a changé
durablement les représentations collectives des «années noires». Dans
une historiographie alors axée sur les responsabilités allemandes ou sur
l'histoire de la résistance, il a opéré une révolution épistémologique,
déplaçant l'angle d'observation de l'occupant allemand vers l'«État
français». Il a révélé ainsi à quel point ce dernier avait exercé une politique
propre, marquée par le choix de la collaboration d'État et celui
d'une rupture définitive avec la République.
Le présent ouvrage offre un bilan de la production savante de ces
vingt dernières années et dresse des perspectives de recherche. Il donne
un aperçu des travaux sur les rapports entre occupants et occupés, d'un
point de vue politique, social ou culturel, en insistant sur des questions
touchant à l'opinion, aux réactions de la société française, à la vie quotidienne.
Le volume se termine sur une interrogation concernant le souvenir
récent de cette période dans l'imaginaire français, et sur la place
qu'y occupe désormais l'historien américain, devenu à sa manière un
«lieu de mémoire».
Date de parution
16/3/2004