SHOAH EN NORMANDIE
Le 3 octobre 1940, soit à peine trois mois après son arrivée au pouvoir, l'État français décrète un statut des Juifs. Dans le même temps, l'occupant
Le 3 octobre 1940, soit à peine trois mois après son arrivée au pouvoir, l'État français décrète un statut des Juifs. Dans le même temps, l'occupant allemand promulgue des ordonnances. À partir de 1942, les Juifs vivant en France, qu'ils soient français ou étrangers, sont menacés d'arrestations. En 1942 et en 1943, et les rafles se succèdent en Normandie. Ces personnes sont arrêtées pour la seule raison qu'elles sont juives. Près d'un millier de Juifs établis en Normandie sont victimes de cette répression et arrêtés soit par les forces de l'ordre françaises, soit par les occupants. Parmi ceux-ci, environ 750 partent pour disparaître définitivement dans la nuit et le brouillard des camps d'extermination de l'Europe de l'Est d'où seulement une cinquantaine reviendra en vie. Cette ébauche de bilan chiffré permet de mieux cerner ce que fut la persécution des Juifs en Normandie. Au-delà de ces chiffres, cette étude se veut un témoignage sur l'application brutale et souvent implacable de lois françaises et d'ordonnances allemandes dans une région où les Juifs étaient historiquement très peu implantés. Elle permettra à chacun de ne pas oublier ce dont l'espèce humaine est capable, que ce soit sous ses aspects les plus néfastes ou sous ses aspects les plus généreux. Des Français, le plus souvent policiers et gendarmes, même s'ils ignoraient la destination finale, ont conduit, en participant aux arrestations, des centaines de Juifs à l'extermination ; mais d'autres, parfois policiers et gendarmes, mais le plus souvent des Normands humbles et discrets, solidaires et généreux, ont permis le sauvetage d'autres centaines d'entre eux.