Si Dieu sait l'avenir, sommes-nous libres d'agir ?
Depuis la nuit des temps, les hommes se demandent si Dieu, le destin ou le déterminisme physique ne contraignent pas leur devenir et, notamment, leur liberté d'agir. Les théologiens juifs – mais cela vaut autant pour les chrétiens et les musulmans – ont pris conscience dès le Moyen Age de la contradiction entre deux croyances fondamentales : l'omniscience divine et le libre arbitre humain. La première est la faculté divine d'embrasser tout le savoir possible dont les événements futurs.
C'est au fondement de la providence, de l'orientation optimale que Dieu est censé dispenser au monde. La seconde est le pilier de la dignité et de la responsabilité. Mais croire en la libre volonté humaine n'est-ce pas défier toute prédiction et remettre en cause la perfection divine ? Et croire en la prescience divine ou même seulement en l'universalité de la causalité, n'est-ce pas tenir le libre arbitre pour illusoire ? C'est le sens même de la foi qui se trouve suspendu aux tentatives de dénouer cette tension.
Comment les penseurs juifs à travers les âges se sont-ils mesurés à cette contradiction déconcertante ?