FILLE DE DEPORTES OU LA GUERRE EN HERITAGE
Je n'ai connu qu'une seule photographie sur le buffet de la salle à manger de mes parents. Pendant 40 ans. Au centre de la photographie, mes parents e
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Je n'ai connu qu'une seule photographie sur le buffet de la salle à manger de mes parents. Pendant 40 ans. Au centre de la photographie, mes parents et mes soeurs endimanchés, assis au pied d'un cerisier.
«C'était au retour de la déportation» m'expliquait ma mère. Le sourire timide de mes parents laissait deviner la fragilité du bonheur affiché. Bien plus tard, une photographie d'identité glissée dans un coin du cadre par sa main bienveillante devait rappeler que j'étais née «après», et par delà cette cellule familiale soudée par un vécu commun douloureux.
Cette anecdote est à elle seule, symptomatique des non dits qu'un traumatisme tel la guerre peut laisser s'installer dans une famille.
Voilà près de soixante ans que la seconde guerre mondiale est terminée et on n'en finit pas de voir ici et là oeuvrer, se créer des associations d'anciens résistants, militaires, déportés, Malgré nous...
Aujourd'hui, ce sont leurs enfants qui prennent la relève.
C'est bien là le signe que les dommages se transmettent aux générations suivantes qui se sentent investies -à défaut d'une mission- au moins d'un devoir de «souvenir». Elles sont soucieuses de rappeler ce qui s'est passé, mais aussi d'être reconnues dans leur souffrance.
Référence
284960026
Auteur
Larchez Michele
Editeur
Do bentzinger
Pages
93 p.
Format
18 x 12 cm
Reliure
Broché
Date de parution
25/11/2004
ISBN
2849600261