L'ETAT DE TROP

Il fallait un livre qui fît entendre la voix de la raison et de la paix, qui ne tombât pas dans le travers des livres pro et contra. Et qui portât son analyse, au-delà du contexte géopolitique ou religieux, sur l’attitude du monde réservé à un État en particulier, depuis sa création. Tentant de servir le mieux qu’il peut d’implacable outil d’analyse et de vérité, ce livre développe une thèse taboue, sur la base d’une enquête rigoureuse et d’un terrible examen factuel : et si Israël était l’État de trop que, dans une perspective quasi messianique, eschatologique, le monde chercherait à rayer de la carte, pensant qu’une fois l’État hébreu effacé, un nouveau monde, brillant comme un diamant pur, se dessinerait ? L’auteur développe cette thèse avec, chemin faisant, des analyses implacables, neuves et fécondes sur l’insistant refus dont Israël, selon lui, continue d’être l’objet. " On n’offre pas un pays à un peuple sur un plateau d’argent " , disait volontiers Haïm Weizmann. De fait, l’aventure de la création d’un État juif fut émaillée de triomphes et de tragédies. Mais selon Fabien Ghez, le récit n’en est pas clos, car il lui reste d’autres chapitres à écrire. Et les plus difficiles, sans doute. Car, preuves à l’appui, l’auteur démonte les mécanismes impitoyables d’une actualité qui continue de clamer, veut-il démontrer, la même antique hargne contre toute affirmation juive de souveraineté. Ainsi, Fabien Ghez va-t-il, pour soutenir sa thèse, chercher dans les livres, les films, les médias et les politiques, les signes du statut d’exception, hors de la commune mesure de l’humanité, qui s’appliquent à cet État. Pour lui, le monde n’accepte toujours pas l’émergence du Juif comme homme libre, désentravé de son statut de victime et qui a brisé le cercle de la sujétion.