Poète, philosophe, dramaturge, cinéaste, Benjamin Fondane
fut l'ami de Brancusi, de Voronca, de Brauner et de Sernet,
venus apporter le ferment des avant-gardes roumaines au
Paris cosmopolite des années trente. Cet ouvrage apporte
enfin la monographie en langue française qui manquait sur
ce créateur aux talents multiples. Si la poésie roumaine de
Fondane évoque l'immobilité angoissante de la terre moldave,
ses grands poèmes d'exil interrogent le «mal des fantômes»,
c'est-à-dire la négation des individus par l'émigration, le
mépris, la mort ou les idéologies meurtrières. Quel est le
sens du voyage existentiel ? Comment exister dans «l'hiver
de Dieu» ? Sa philosophie, en s'inscrivant dans la lignée de
Kierkegaard, de Nietzsche et de Dostoievski, dénonce une
raison totalitaire. Olivier Salazar-Ferrer montre ici combien l'œuvre révoltée de Fondane est une défense passionnée de l'individu face aux puissances aveugles de la raison et de l'histoire, cette Histoire qui allait tragiquement l'emporter, en 1944, à Birkenau.
Illustration
illustrations en noir et blanc
Date de parution
25/3/2004