«Chaque fois qu'il bruine et vente dans mon âme et qu'il
y fait un novembre glacial, j'attrape mon sac de sport et je
fonce à la Bastille, où se trouve mon club de ping-pong, dans
une petite rue latérale.
C'est un sport curieux dans lequel de vieilles barbes dans
mon genre peuvent affronter de jeunes requins et parfois
même les vaincre. Je vis pour le bruit de la balle, le poc que
fait ma raquette pendant que je plie mes genoux malingres.
Cette concentration féroce m'entraîne dans un tourbillon.
Je danse. Je rêve.»
Une petite balle blanche en celluloïd, une table verte, un
filet, deux raquettes, de la vitesse. Deux êtres humains, aux
aguets, vifs comme la poudre. Moins chic que le golf, moins
sexy que le tennis, populaire mais obscur, informel mais intense,
le ping-pong a très tôt exercé ses attraits sur Jerome
Charyn qui, de Manhattan à Paris, n'a cessé de hanter les
sous-sols où l'on frappe plus vite que son ombre.
Date de parution
3/9/2006