Il n'existe pas d'images et très peu de témoins directs de ce que Raul Hilberg a appelé la 'destruction des Juifs d'Europe'. Dès lors, comment le raconter à l'écran ? En France comme en Allemagne, la télévision a pris à partir des années 1960 une place prépondérante dans la culture historique des Européens. Si de nombreuses études ont été publiées sur la Shoah au cinéma, il n'existait pas jusqu'ici d'enquête similaire sur le petit écran, analysant aussi bien les documentaires clés que les fictions et leur réception, et enfin les magazines. Se dessine ainsi, dans un premier temps, l'alternative entre l'exploitation et l'occultation des images d'archives, remplacée, dans un deuxième temps par la volonté de donner la parole aux témoins directs.